La série Les Ossuaires rassemble des fragments concrets de mort, notamment des ossements humains, des cadavres séchés d’animaux et des squelettes de vertébrés, à qui LMG offre une seconde vie. Alors qu’autrefois les cadavres étaient exhibés sans tabou (lors des toilettes mortuaires, pour des photographies post-mortem, dans des morgues publiques, cortèges funéraires ou chapelles ardentes) aujourd’hui la mort est devenue un sujet obscène et mal perçu. De phénomène public, à présent l’agonie est devenue médicalisée et la mort dérobée, emportant avec elles la figure du corps mort. Or, cacher la (le) mort n’élimine pas pour autant la peur suscitée, au contraire. Puisque nous nous confrontons à un réel désarroi face à la mort charnelle, LMG replace la question du gisant au centre de sa réflexion et affirme une esthétisation de la mort, trouvant la beauté dans le macabre. Les dépouilles et ossements deviennent les métaphores des défunts d’autrefois, et nous laissent entrevoir ce que nous cherchons à dissimuler : la mort, le cadavre et leurs avatars.