Entre Manzoni et sa Merde d’artiste en conserve, la Cloaca de Wim Delvoye capable de reconstituer des étrons humains, les peintures fécales de Jacques Lizène, les œuvres éphémères de la Sprinkle Brigade créées à partir de déjections canines, ou les autoportraits de David Nebreda recouvert de sa propre merde, les incursions fécales dans le domaine artistique sont bien plus nombreuses qu’on ne l’imagine. En 2015, LMG rejoint la maison d’édition United Dead Artists et initie pour l’occasion une série intitulée Les images de merde, qu’elle réalise à partir d’échantillons de ses propres selles, prélevés et conservés en fonction de leurs teintes et textures. Dans chaque image LMG représente un fragment de corps humain associé à un animal coprophage : mouche, cafard, bousier, papillon, larve, lombric, escargot… Ainsi, cette nouvelle démarche qui peut de prime abord sembler repoussante, impure ou sale, questionne en fait  les méandres, les cycles du processus créatif, et rend hommage à Artaud : « là où ça sent la merde, ça sent l’être ».

Lire l’article d’Agnès Giard dans Libération